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Auteur de l'article : Fatima Drissi

Interview de Bettahar Ouidade

Madame Bettahar Ouidade, qui possède une double compétence, l’une en communication d’entreprise (bac +4) et l’autre en réseau d’information et documents électroniques (master 2), a aimablement accepté de répondre à quelques questions concernant la violence sur Internet. Elle est assistante de communication dans une association caritative (campagne de communication externe, communication interne, etc.).

Drissi Fatima : Madame Bettahar, combien d’heures par jour passez-vous sur Internet dans le cadre de votre travail ?

Bettahar Ouidade : C’est difficile à dire parce que ça varie en fonction de la période. Le moment où j’ai le plus besoin d’Internet c’est en début de campagne où je vais puiser des sources d’inspiration, des exemples, des comparaisons.

D.F. : Quels genres de recherche y effectuez-vous ?

B.O. : Je vais à la fois rechercher des campagnes sur des thèmes similaires, des éléments de comparaison, c’est la première étape. Ensuite je vais me promener sur des sites qui n’ont rien à voir mais qui vont permettre d’alimenter ma réflexion et l’élaboration de la campagne. Ca peut être des sites sur des BD, des sites de vidéos, d’images, de tutoriaux, etc. Et la dernière étape c’est de compléter ma base de donnée d’image en allant sur des sites d’images gratuites.

D.F. : Vous est-t-il déjà arrive de trouver un contenu violent n’ayant aucun rapport avec votre recherche de départ ?

B.O. : Oui, à plusieurs reprises, mais ça reste quand même des évènements assez rares. Le fait est que, quand on fait des recherches d’image, on tape des mots clés et il s’avère que ses mots clés peuvent avoir servis à référencer des images qui n’ont rien à voir avec le sujet de départ. Donc on peut avoir de mauvaises surprises, c’est-à-dire que l’on peut taper un mot clé, ce qui m’est déjà arrivé une fois en cherchant un motif floral et le site proposait de faire défiler en diaporama le résultat de la recherche. Donc j’étais en train de faire défiler le résultat de ma recherche en plein écran, qui était une série de fleurs, de paysages et puis tout à coup je me suis retrouvée avec, en plein écran, l’image d’un corps difforme, d’apparence très effrayante et j’ai vraiment été surprise, j’ai eu peur sur le coup, ça ma vraiment choquée. En fait ce qui était le plus violent c’est que je ne m’attendais pas du tout à ça, car j’étais dans une thématique très fleur bleue et je me suis retrouvée, sans m’y attendre, avec une image effrayante.

On peut expliquer cela de plusieurs façons : soit l’image était mal référencée, soit c’est un des mots clés qui, pour X raisons, correspondait à l’un des mots clés de ma recherche. Maintenant la plupart des sites qui propos des images, proposent également un aperçu miniature de chaque image, du même type que ce que propose « Google image ». C’est un peu un inconvénient pour moi car il faut cliquer sur les images une par une, mais ça évite d’avoir de mauvaises surprises.

D.F. : Que comprenez vous par le terme « violence » concernant Internet ? Quelle définition pourriez-vous nous donnez ?

B.O. : Pour moi, c’est surtout la notion d’agression. Dans l’exemple que j’ai cité précédemment je me suis senti agressée, c’est-à-dire que j’étais dans une thématique qui n’avait rien à voir avec ça et je me suis retrouvé face une image violente.C’était un peu la même chose avec les popup, mais c’est vrai que, maintenant, la plupart des navigateurs web permettent de les bloquer automatiquement. Mais il y a quelques années de cela on subissait la même chose avec le popup, il y avait cette notion d’agression. On pouvait se promener sur un site qui n’a rien à voir et puis se retrouver avec un popup souvent à caractère pornographique.

Donc, pour moi, la violence sur Internet, celle que moi je côtoie, c’est une violence où moi je suis passive, c’est-à-dire que ce n’est pas moi qui vais aller sur des sites à caractère violent ou qui vais taper des mots clés ambigus. Mais je me retrouve, contre ma volonté, « agressé », c’est-à-dire que c’est une violence qui va apparaître contre ma volonté. Quand je parle de passive pour moi, je distingue cela, par exemple, des personnes qui vont aller faire des jeux en ligne en sachant que ces jeux sont susceptibles d’être violents de par leurs titres, ou de par leurs contenus, où pour moi là c’est une violence où ils sont actifs, c’est-à-dire que c’est eux qui vont chercher la violence. C’est pour ça que dans mon cas j’ai comparé la violence à une agression parce que ce n’est pas moi qui vais la chercher, c’est quelque chose qui m’est imposé.

D.F. : Pensez-vous que la violence y est très présente ?

B.O. : Pour moi, avec l’usage que j’ai d’Internet, non la violence n’est pas très présente. Mais je suis consciente que quelqu’un qui recherche des vidéos, des images, ou d’autres contenus violents peut les trouver très facilement sur Internet.

Pour consulter mon article concernant ce sujet, cliquer ici.



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