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Auteur de l'article : Bellier Jérémy

La fin du journalisme traditionnel ? (Interview)

Interview de Martin Laine, correspondant local de presse pour l’hebdomadaire La Tribune. (Journal local du Sud-Drôme et Nord-Vaucluse.)

Bellier Jérémy : Quelle est votre fonction au sein du journal La Tribune ?

Laine Martin : Je suis correspondant local de presse pour l’hebdomadaire régional La Tribune. Je couvre l’actualité de la ville de Valréas qui se trouve dans le Vaucluse. Je m’occupe surtout de l’actualité associative mais il m’arrive parfois de traiter des faits divers. Je collecte les informations moi- même puis je rédige mes articles. J’illustre parfois mes articles par des photos que je prends. 

B.J : Votre pratique a-t-elle changé depuis le développement d’internet ?

L.M : En ce qui me concerne, pas vraiment car mes articles traitent uniquement de l’actualité de la ville de Valréas. Ce ne sont pas des informations que l’on retrouve sur un site internet. D’autant plus que l’hebdomadaire La Tribune n’en possède pas. Il est vrai que La Provence ou Le Dauphinée Libéré propose tous deux un site internet qui traite de l’actualité locale. Mais les articles que je rédige répondent à une demande encore plus locale. Par exemple, en ce moment je réalise pas mal d’articles sur les lotos des associations. Les habitants de Valréas sont très attachés à ce genre d’article qui porte sur les associations de la ville. Ils sentent ainsi que leur ville vit. Mais il est aujourd’hui impossible de trouver ce genre d’information sur internet qui est néanmoins important pour la population locale. De ce fait, mon travail de correspondant n’a pas connu d’évolution majeure depuis le développement d’internet. 

B.J : Auparavant l’information était plus « rare » et elle était uniquement détenue par les journalistes professionnels. Désormais ce n’est plus le cas, notamment avec le "journalisme participatif". De ce fait, quels sont les plus qu’un journaliste professionnel peut apporter ?

L.M : Avec le développement d’internet, la participation du public à la production d’information s’est accrue et a permis la création d’espaces collaboratifs appelés « User Generated Content » (UGC). En français, on peut traduire cela par « contenu produit par les internautes ». Ce sont les médias ayant leurs contenus produits par les utilisateurs finaux. C’est une réelle tendance aujourd’hui. Mais il est vrai que certains journalistes voient d’un mauvais œil que les internautes marchent sur leur plate bande. Cependant, les journalistes amateurs se content bien souvent de commenter l’actualité sans mener un travail d’investigation, qui est l’essence même du journalisme. Un journaliste professionnel va, quant à lui, interroger des témoins et des personnes spécialisées. Il recoupe ses sources pour tenir compte de tous les points de vue. 

B.J : Avez-vous déjà imaginé qu’un jour le journalisme professionnel soit totalement remplacé par le "journalisme participatif" L.M : Le métier de journaliste va sûrement se transformer mais on aura toujours besoin d’avoir des intermédiaires. Par contre, il est possible de voir dans les années à venir, émerger une forme de collaboration entre les journalistes professionnels et les journalistes amateurs. Car, qu’on le veuille ou non, le développement d’internet a fait en sorte que le public est devenu actif dans la production d’information. Il n’est plus un simple spectateur. Les journalistes devront donc intégrer le contenu produit par l’internaute. 

Merci à monsieur Laine d’avoir consacré un peu de son temps à cette interview.



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